13 février 2012

Courrier au Maire et au Préfet

Mme Claudine Georges n'est pas adhérente à L'ACAG mais milite depuis très longtemps pour la préservation du patrimoine de La Chapelle sur Erdre.
Elle nous a transmis  le courrier qu'elle a adressé à M. Le Maire avec copie au Préfet de Loire Atlantique en réaction aux débats du dernier Conseil Municipal.
Voici ce courrier:

Référence : réponse à une question diverse posée
au conseil municipal du 6 février 2012 :
rapport enquête publique, accueil des gens du voyage
                                                                                    à Monsieur le Maire
                                                                                    Mesdames, Messieurs les Conseillers municipaux

                    Monsieur le Maire,
                    Mesdames, Messieurs les Conseillers municipaux,

            Je suis outrée ! je me permets ces termes puisque vous paraissez accepter ceux d’une autre chapelaine qui avait écrit, avec insistance, sur l’un des registres d’enquête publique, en gros caractères, «  j’ai honte ! honte de qui ? », je traduis : des chapelains qui se soucient de la reconnaissance du territoire dans toutes ses composantes, environnementale, touristique, éducative et sociale ?
Oui, je suis outrée  de ce que j’ai entendu Lundi soir, 6 février, au conseil municipal. Monsieur le Maire, vous avez été adroit, n’intervenant pas lors de la discussion et laissant Monsieur Galliot, conseiller municipal et délégué au syndicat mixte des gens du voyage faire l’analyse, à sa manière, du compte rendu du commissaire enquêteur, monsieur Claude Henry.
Sa présentation était le résultat d’une lecture très sélective du rapport, en retirant de son contexte les éléments qui pouvaient lui servir d’arguments de preuve à charge. Ils étaient en grande partie extraits du chapitre B4, climat de l’enquête où Monsieur Henry relatait l’ambiance générale qui se dégageait à chaque visite, ambiance ressentie, sur laquelle monsieur Galliot s’est appuyé pour la classer preuve irréfutable de réactions riveraines : il a fait état d’un éventuel classement dans ce chapitre, plaçant au 3e degré la menace du site du Gesvres. Ma lecture est différente : puisqu’il s’agissait de définir le climat de l’enquête, il était normal que ces éléments arrivent en premier. Il n’a pas omis de noter la présence de ceux venus pour la défense du site. Le climat passionnel a d’ailleurs été amplifié par le comportement de Monsieur Galliot venu troubler l’enquête publique, lors de la séance du 24 novembre, essayant de dissuader les Chapelains présents de s’exprimer sur ce sujet, donnant même une tournure politique inacceptable dont je peux témoigner. Ce dernier a évalué aussi l’état comptable des interventions (nombre de registres et de courriers) produits à la fois par des individuels et par « l’association chapelaine des  amis du Gesvres » par comparaison aux réactions de certains groupes et associations tels : associations caritatives et humanitaires, confédération des familles, solidarité écologie… qui ne se sont manifestées qu’après l’incident provoqué au cours de la séance du 24 novembre. Elles sont, en toute neutralité, citées en bonne place dans le rapport – contrairement à ses dires –
Mais aussi, le conseiller municipal laissait entendre que les raisons du rejet du choix du lieu ne reposeraient que sur l’inquiétude des riverains que l’on retrouverait inévitablement dans d’autres choix, alors que le commissaire enquêteur a eu l’honnêteté de retracer dans son rapport le ressenti et de transmettre les différents avis relevés. Je persiste à affirmer que la présentation de Monsieur Galliot aux conseillers municipaux et au public qui y assistait était sélective. Il oublie que, dans le bilan général, le commissaire enquêteur souligne qu’il n’a pas perçu de contestation à l’installation d’une aire d’accueil pour les gens du voyage et même s’il précise qu’il n’y a pas de classement préférentiel dans l’analyse de l’ensemble, il rappelle en C2  pour motivation de son avis en «  1- « l’attachement particulièrement frappant de la population au site de la Verrière, situé à proximité de l’opération et en 2- l’étude d’impact muette à l’égard de cet environnement remarquable. »  Plutôt que d’utiliser des éléments du rapport sortis du contexte pour servir un objectif partisan, il aurait été préférable de prendre en compte le bilan complet du rapport en prenant en compte l’aboutissement  de l’enquête publique qui cite en premier lieu la destruction d’un espace naturel de qualité et ensuite le manque de concertation avec la population. On comprend mieux alors la conviction du commissaire enquêteur qui a le sentiment qu’il s’agit d’un projet « dont l’intégration dans son contexte est absente » il conclut par « imposer un projet en l’état n’est pas de nature à faciliter l’intégration des gens du voyage, élément pourtant capital  de leur accueil dans des conditions acceptables. »
Après le débat instauré entre conseillers municipaux le point d’orgue du maire qui n’a pas participé aux échanges fut de clore la question d’après les termes rapportés dans la presse de ce jour : « Nous pensons qu’il y a matière à continuer dans ce sens, car aucun des éléments repris par le commissaire enquêteur ne remet en cause le site lui-même. » Je pense que les Chapelains apprécieront la mauvaise foi évidente, le manque d’écoute qui traduisent l’absence de démocratie…et que de temps perdu pour les gens du voyage !
N’étant adhérente à aucune association partie prenante, je n’interviens qu’à titre personnel : une chapelaine qui œuvre pour la conservation du patrimoine, l’identité d’une commune. Loin de remettre en cause l’accueil des gens du voyage dans notre commune, je ne peux admettre que l’on traite avec autant de légèreté ses administrés ainsi que des sites appréciés dans toute l’agglomération. Je ne peux non plus accepter que l’on puisse évoquer la protection de communautés en se réfugiant dans des clichés humanitaires qui n’ont pas  lieu d’être dans cette occasion. Je m’associe à cet avis défavorable, nous n’avons aucune  leçon à recevoir de personne dans ce domaine et je n’ai pas honte de manifester ma désapprobation pour le choix de ce site, ayant en son temps, par conviction, beaucoup œuvré professionnellement et au sein d’association pour le mieux-être de ces communautés.       

                                                                                                                        Claudine Georges

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