Elle nous a transmis le courrier qu'elle a adressé à M. Le Maire avec copie au Préfet de Loire Atlantique en réaction aux débats du dernier Conseil Municipal.
Voici ce courrier:
Référence : réponse à une question diverse posée
au conseil municipal du 6 février 2012 :
rapport enquête publique, accueil des gens du voyage
à Monsieur le Maire
Mesdames,
Messieurs les Conseillers municipaux
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs les Conseillers municipaux,
Je suis outrée ! je me permets ces termes puisque
vous paraissez accepter ceux d’une autre chapelaine qui avait écrit, avec
insistance, sur l’un des registres d’enquête publique, en gros caractères, «
j’ai honte ! honte
de qui ? », je traduis : des chapelains qui se soucient de la
reconnaissance du territoire dans toutes ses composantes, environnementale,
touristique, éducative et sociale ?
Oui, je suis outrée de ce que j’ai entendu Lundi soir, 6 février,
au conseil municipal. Monsieur le Maire, vous avez été adroit, n’intervenant
pas lors de la discussion et laissant Monsieur Galliot, conseiller municipal et
délégué au syndicat mixte des gens du voyage faire l’analyse, à sa manière, du
compte rendu du commissaire enquêteur, monsieur Claude Henry.
Sa présentation était le résultat
d’une lecture très sélective du rapport, en retirant de son contexte les
éléments qui pouvaient lui servir d’arguments de preuve à charge. Ils étaient
en grande partie extraits du chapitre B4,
climat de l’enquête où Monsieur Henry relatait l’ambiance générale qui se
dégageait à chaque visite, ambiance ressentie, sur laquelle monsieur Galliot
s’est appuyé pour la classer preuve irréfutable de réactions riveraines :
il a fait état d’un éventuel classement dans ce chapitre, plaçant au 3e
degré la menace du site du Gesvres. Ma lecture est différente : puisqu’il
s’agissait de définir le climat de l’enquête, il était normal que ces éléments
arrivent en premier. Il n’a pas omis de noter la présence de ceux venus pour la
défense du site. Le climat passionnel a d’ailleurs été amplifié par le
comportement de Monsieur Galliot venu troubler l’enquête publique, lors de la
séance du 24 novembre, essayant de dissuader les Chapelains présents de
s’exprimer sur ce sujet, donnant même une tournure politique inacceptable dont
je peux témoigner. Ce dernier a évalué aussi l’état comptable des interventions
(nombre de registres et de courriers) produits à la fois par des individuels et
par « l’association chapelaine des amis du Gesvres » par
comparaison aux réactions de certains groupes et associations tels :
associations caritatives et humanitaires, confédération des familles,
solidarité écologie… qui ne se sont manifestées qu’après l’incident provoqué au
cours de la séance du 24 novembre. Elles sont, en toute neutralité, citées en
bonne place dans le rapport – contrairement à ses dires –
Mais aussi, le conseiller
municipal laissait entendre que les raisons du rejet du choix du lieu ne reposeraient
que sur l’inquiétude des riverains que l’on retrouverait inévitablement dans
d’autres choix, alors que le commissaire enquêteur a eu l’honnêteté de retracer
dans son rapport le ressenti et de transmettre les différents avis relevés. Je
persiste à affirmer que la présentation de Monsieur Galliot aux conseillers
municipaux et au public qui y assistait était sélective. Il oublie que, dans le
bilan général, le commissaire enquêteur souligne qu’il n’a pas perçu de
contestation à l’installation d’une aire d’accueil pour les gens du voyage et
même s’il précise qu’il n’y a pas de classement préférentiel dans l’analyse de
l’ensemble, il rappelle en C2 pour motivation de son avis en « 1- « l’attachement particulièrement
frappant de la population au site de la Verrière, situé à proximité de
l’opération et en 2- l’étude d’impact
muette à l’égard de cet environnement remarquable. » Plutôt que d’utiliser des éléments du rapport
sortis du contexte pour servir un objectif partisan, il aurait été préférable
de prendre en compte le bilan complet du rapport en prenant en compte
l’aboutissement de l’enquête publique
qui cite en premier lieu la destruction d’un espace naturel de qualité et
ensuite le manque de concertation avec la population. On comprend mieux alors
la conviction du commissaire enquêteur qui a le sentiment qu’il s’agit d’un
projet « dont l’intégration dans son
contexte est absente » il conclut par « imposer un projet en l’état n’est pas de nature à faciliter
l’intégration des gens du voyage, élément pourtant capital de leur accueil dans des conditions
acceptables. »
Après le débat instauré entre
conseillers municipaux le point d’orgue du maire qui n’a pas participé aux
échanges fut de clore la question d’après les termes rapportés dans la presse
de ce jour : « Nous pensons
qu’il y a matière à continuer dans ce sens, car aucun des éléments repris par
le commissaire enquêteur ne remet en cause le site lui-même. » Je
pense que les Chapelains apprécieront la mauvaise foi évidente, le manque
d’écoute qui traduisent l’absence de démocratie…et que de temps perdu pour les
gens du voyage !
N’étant adhérente à aucune
association partie prenante, je n’interviens qu’à titre personnel : une
chapelaine qui œuvre pour la conservation du patrimoine, l’identité d’une
commune. Loin de remettre en cause l’accueil des gens du voyage dans notre
commune, je ne peux admettre que l’on traite avec autant de légèreté ses
administrés ainsi que des sites appréciés dans toute l’agglomération. Je ne
peux non plus accepter que l’on puisse évoquer la protection de communautés en
se réfugiant dans des clichés humanitaires qui n’ont pas lieu d’être dans cette occasion. Je m’associe
à cet avis défavorable, nous n’avons aucune leçon à recevoir de personne dans ce domaine
et je n’ai pas honte de manifester
ma désapprobation pour le choix de ce site, ayant en son temps, par conviction,
beaucoup œuvré professionnellement et au sein d’association pour le mieux-être
de ces communautés.